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les mille nuits et une nuit

pour n’être jamais obligée de s’en séparer ! Sûrement c’est son frère Marzaouân, le magicien, qui a dû lui donner cette pierre, pour la préserver du mauvais œil et des avortements ! »

Puis Kamaralzamân, avant de pousser plus loin les caresses commencées, fut tenté tellement de mieux examiner la pierre, qu’il dénoua la soie qui la retenait, la prit et sortit de la tente pour la regarder à la lumière. Et il vit que cette cornaline, taillée sur quatre faces, était gravée de caractères talismaniques et de figures inconnues. Et comme il la tenait à la hauteur de son œil, pour en mieux considérer les détails, un grand oiseau soudain fondit du haut des airs et, dans une volte rapide comme l’éclair, la lui arracha de la main.

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA DEUX CENT SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

… et, dans une volte rapide comme l’éclair, la lui arracha de la main. Puis il alla se poser, un peu plus loin, sur la cime d’un grand arbre, et le regarda, immobile et narquois, en tenant au bec le talisman.

À cet accident désastreux, la stupeur de Kamaral-