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les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA DEUX CENT SIXIÈME NUIT

Elle dit :

»… et je te ferai boire un peu d’eau de fleurs mêlée à de l’eau de roses ! » Kamaralzamân répondit : « Il nous faut partir dès demain, ô Boudour, pour mon pays où le roi mon père est malade. Il vient de m’apparaître en songe et m’attend là-bas en pleurant ! » Boudour répondit : « J’écoute et j’obéis ! » Et, bien qu’il fît encore nuit noire, elle se leva aussitôt et alla trouver son père, le roi Ghaïour, qui était dans son harem, et lui fit dire par l’eunuque qu’elle avait à lui parler.

Le roi Ghaïour, en voyant apparaître la tête de l’eunuque à cette heure-là, fut stupéfait et dit à l’eunuque : « Qu’as-tu à m’annoncer de désastreux, ô visage de goudron ! » L’eunuque répondit : « C’est la princesse Boudour qui désire te parler ! » Il répondit : « Attends que je mette mon turban. » Après quoi, il sortit et demanda à Boudour : « Ma fille, quelle espèce de poivre as-tu donc avalée pour être à cette heure en mouvement ? » Elle répondit : « Ô mon père, je viens te demander la permission de partir dès l’aube pour le pays de Khaledân, royaume du père de mon époux Kamaralzamân ! » Il