donner la preuve, voici ! » Et il donna de tels détails à Kamaralzamân sur la nuit passée avec la jeune fille que le doute ne pouvait guère se produire. Et il ajouta : « Et cette jeune fille se nomme Boudour, et c’est la fille du roi Ghaïour, maître d’El-Bouhour et d’El-Koussour. Et c’est ma sœur par l’allaitement ! »
À ces paroles, Kamaralzamân fut tellement soulagé de sa langueur qu’il sentit les forces lui revivifier l’âme ; et il se leva du lit et prit le bras de Marzaouân et lui dit : « Je vais partir tout de suite avec toi pour le pays du roi Ghaïour ! » Mais Marzaouân lui dit : « Il est un peu loin, et il te faut d’abord regagner tes forces complètement ! Puis nous irons ensemble là-bas, et toi seul guériras Sett Boudour ! »…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA CENT QUATRE-VINGT-DIX-NEUVIÈME NUIT
Elle dit :
« … et toi seul guériras Sett Boudour ! »
Sur ces entrefaites, le roi, poussé par la curiosité, rentra dans la salle et vit la figure rayonnante de son fils. Alors, de joie, sa respiration s’arrêta dans son gosier ; et cette joie arriva au délire quand il entendit son fils lui dire : « Je vais tout de suite m’habiller pour aller au hammam ! »