conduit ici pour guérir un malade qui est très aimé de son père… »
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA CENT QUATRE-VINGT-SEIZIÈME NUIT
Elle dit :
« … un malade qui est très aimé de son père et qui est pour nous tous un sujet d’affliction continuelle ! » Et Marzaouân lui demanda : « De quel malade parles-tu ? » Il répondit : « Du prince Kamaralzamân, fils de notre roi Schahramân, qui habite ici même. »
À ces paroles, Marzaouân se dit : « Le destin me favorise au delà de mes souhaits ! » Puis il demanda au vizir : « Et quelle est la maladie dont souffre le fils du roi ? » Le vizir dit : « Pour ma part je suis persuadé que c’est tout bonnement la folie. Mais son père prétend que c’est le mauvais œil ou quelque chose d’approchant, et n’est pas loin de croire à l’étrange histoire que lui a racontée son fils ! » Et le vizir raconta à Marzaouân l’aventure entière dès son origine.
Lorsque Marzaouân eut entendu ce récit, il fut à la limite de la joie, car il ne doutait plus que le prince Kamaralzamân ne fût le jeune homme même qui avait passé la fameuse nuit avec Sett Boudour,