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histoire de karamalzamân avec boudour
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que ton histoire est en tous points exacte ; mais, en vérité, la chose m’est fort difficile à comprendre. Mais j’ai espoir de guérir ton cœur en te donnant la satisfaction que tu désires. Seulement par Allah ! fais en sorte que la patience soit ton soutien jusqu’à mon retour. Et sois bien sûre que le jour où de nouveau je serai près de toi sera celui où je t’aurai amené ton bien-aimé par la main ! » Et, sur ces paroles, Marzaouân se retira brusquement de chez la princesse, sa sœur de lait, et, le jour même, il quitta la ville du roi Ghaïour.

Une fois hors des murs, Marzaouân se mit à voyager pendant un mois entier de ville en ville et d’île en île, et partout il n’entendait les gens parler, pour tout sujet de conversation, que de l’histoire étrange de Sett Boudour. Mais au bout de ce mois de voyage, Marzaouân arriva dans une grande ville, située sur le bord de la mer et dont le nom était Tarab, et il cessa d’entendre les gens parler de Sett Boudour ; mais, par contre, il n’était question que de l’histoire surprenante d’un prince, fils du roi de ces contrées, et que l’on nommait Kamaralzamân. Et Marzaouân se fit raconter les détails de cette histoire, et les trouva si semblables en tous points à ceux qu’il connaissait au sujet de Sett Boudour, qu’il s’informa aussitôt de l’endroit où se trouvait exactement ce fils du roi. On lui dit que cet endroit était situé fort loin et que deux chemins y conduisaient, l’un par terre et l’autre par mer ; par le chemin de terre on mettait six mois pour arriver à ce pays de Khaledân où se trouvait Kamaralzamân ; et par le chemin de mer on ne mettait qu’un mois seulement,