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histoire de karamalzamân avec boudour
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Et voilà pour ce qui est de Kamaralzamân et de son père, le roi Schahramân !

Quant à la princesse Boudour, voici ! Lorsque les deux éfrits l’eurent déposée dans son lit, au palais de son père le roi Ghaïour, la nuit était presque écoulée. Aussi, trois heures après, apparut l’aurore et Boudour se réveilla. Elle souriait encore à son bien-aimé et s’étirait de plaisir dans ce moment délicieux du demi-réveil aux côtés de l’amoureux qu’elle croyait près d’elle. Et comme elle tendait les bras vaguement, avant que d’ouvrir les yeux, pour lui en entourer le cou, elle n’attrapa que l’air vide. Alors elle se réveilla tout à fait et ne vit plus le bel adolescent qu’elle avait aimé dans la nuit. Aussi son cœur trembla, et sa raison faillit s’envoler et elle poussa un grand cri, qui fit accourir les dix femmes préposées à sa garde et, parmi elles, sa nourrice. Elles entourèrent le lit, bien anxieuses, et la nourrice lui demanda d’un ton effrayé : « Qu’y a-t-il donc, ô ma maîtresse ? »

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT QUATRE-VINGT-TREIZIÈME NUIT

Elle dit :

… d’un ton effrayé : « Qu’y a-t-il donc, ô ma