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histoire de karamalzamân avec boudour
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puis se tourna, indigné, du côté du vizir et lui dit : « Tu vois bien que tu es le dernier des derniers d’entre les vizirs ! Comment as-tu osé venir me raconter que mon fils Kamaralzamân était comme ça et comme ça, et me jeter l’épouvante au cœur et me réduire en miettes le foie ! » Puis il ajouta : « D’ailleurs tu vas entendre de tes propres oreilles les réponses pleines de bon sens que va me faire mon fils bien-aimé ! » Il regarda alors paternellement le jeune homme et lui demanda :

« Kamaralzamân, sais-tu quel jour nous sommes aujourd’hui ? » Il répondit : « Certainement ! C’est samedi ! » Le roi jeta un regard plein de colère et de triomphe à son vizir atterré et lui dit : « Tu entends bien, n’est-ce pas ? » Puis il continua :

« Et demain, Kamaralzamân, quel jour serons-nous ? Le sais-tu ? » Il répondit : « Certainement !…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT QUATRE-VINGT-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

… Certainement ! ce sera dimanche, et ensuite lundi, puis mardi, mercredi, jeudi et enfin vendredi, le jour saint ! » Et le roi, au comble du bonheur, s’écria : « Ô mon enfant, ô Kamaralzamân, loin de