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les mille nuits et une nuit

Mais comme Kamaralzamân, par l’effet de l’enchantement opéré sur lui par la vindicative Maïmouna, ne faisait pas un mouvement indicateur de réveil, la belle Boudour s’imagina que c’était sa faute à elle et qu’elle ne mettait pas assez de chaleur dans son appel. Aussi, sans plus se soucier de savoir si on la regardait ou non, elle entr’ouvrit la chemise de soie qu’elle s’était d’abord hâtée de jeter sur elle à son premier mouvement, et se glissa tout contre le jeune homme et l’entoura de ses bras et appliqua ses cuisses contre les siennes et, éperdument, lui dit dans l’oreille : « Tiens ! prends-moi toute ! vois comme je suis obéissante et gentille ! Voici les narcisses de mes seins et le parterre de mon ventre qui est très doux, regarde ! Voici mon nombril qui aime la caresse fine, viens t’en réjouir ! Puis tu goûteras à la primeur des fruits qui sont en moi ! La nuit ne sera pas assez longue pour nos ébats ! Et jusqu’au matin nous nous dulcifierons… »

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète comme elle était, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT QUATRE-VINGT-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

« … et jusqu’au matin nous nous dulcifierons ! »