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les mille nuits et une nuit

bien étonnant qu’elle soit sans caleçon ! » et la tourna et la retourna et la palpa ; puis, émerveillé, il s’écria :

« Ya Allah ! quel gros derrière ! » Puis il caressa son ventre et dit : « C’est une merveille de tendresse ! » Après quoi les seins le tentèrent et il les prit et éprouva, à s’en remplir les deux mains, un frémissement d’une volupté telle qu’il s’écria : « Par Allah ! il faut absolument que je la réveille pour bien faire les choses ! Mais comment se fait-il qu’elle ne se soit pas encore réveillée depuis le temps que je la touche ? »

Or, ce qui empêchait la jeune fille de se réveiller c’était la volonté de Dahnasch l’éfrit qui l’avait plongée ainsi dans ce sommeil si lourd pour faciliter l’action de Kamaralzamân.

Donc Kamaralzamân mit ses lèvres sur les lèvres de Sett Boudour et leur prit un long baiser ; et, comme elle ne se réveillait pas, il en prit encore un second puis un troisième, sans qu’elle eût marqué le moindre sentiment. Alors il se mit à lui parler, disant : « Ô mon cœur ! ô mon œil ! ô mon foie ! Réveille-toi ! Je suis Kamaralzamân ! » Mais la jeune fille ne fit pas un seul mouvement.

Alors Kamaralzamân, voyant l’inanité de son appel, se dit : « Par Allah ! je ne puis plus attendre ! il faut que je pénètre en elle, tout m’y pousse ! J’essaierai, pour voir si je puis réussir, pendant qu’elle dort ! » Et il s’étendit sur elle.

Tout cela ! Et Maïmouna et Dahnasch et Kaschkasch regardaient. Et Maïmouna commençait à s’inquiéter fort et déjà s’apprêtait, en cas de consommation, à trouver que ça ne comptait pas !