Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 5, trad Mardrus, 1900.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.
38
les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT QUATRE-VINGT-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

À ces paroles de l’éfrit Kaschkasch, Maïmouna s’écria : « Ô l’idée admirable ! » Et Dahnasch également s’exclama : « C’est tout à fait très bien ! » Et aussitôt il se changea de nouveau en puce, mais cette fois pour aller piquer au cou le beau Kamaralzamân.

À cette piqûre, qui fut de première force, Kamaralzamân se réveilla en sursaut et porta vivement la main à l’endroit piqué ; mais nécessairement il ne put rien attraper ; car le rapide Dahnasch, qui s’était ainsi un peu vengé sur la peau de l’adolescent de tous les affronts de Maïmouna, qu’il avait essuyés en silence, eut tôt fait de reprendre sa forme d’éfrit invisible, pour être témoin de ce qui allait se passer.

Or, vraiment ce qui se passa est bien remarquable.

En effet, Kamaralzamân, encore somnolent, laissa retomber la main qui n’avait pas atteint la puce, et cette main alla justement toucher la cuisse nue de la jeune fille. À cette sensation, le jeune homme ouvrit les yeux, mais les referma aussitôt d’éblouissement et d’émotion. Et il sentit contre lui ce corps plus