Kaschkasch chanta ces vers obscurs et compliqués :
« Adolescent, tu me rappelles qu’à se vouer à l’amour unique les soins et les soucis étoufferaient la ferveur ! Sois prudent, ô mon cœur !
« Aime le sucre des baisers sur la lèvre virginale ; mais pour te rendre propice l’avenir, ne laisse point se rouiller la porte de sortie : le goût de sel est délicieux sur les lèvres moins faciles ! »
Alors Maïmouna dit : « Je ne veux point chercher à comprendre. Mais dis-nous vite le moyen de savoir qui a la vérité de son côté ! » Et l’éfrit Kaschkasch dit : « Mon avis est que l’unique moyen à employer, c’est de les réveiller l’un après l’autre, pendant que nous trois nous resterons invisibles ; et vous conviendrez que celui des deux qui témoignera un amour plus ardent à l’autre et manifestera plus de passion dans ses gestes et dans son attitude sera certainement le moins doué de beauté, puisqu’il se sera ainsi lui-même reconnu subjugué par les charmes de son compagnon ! »
À ces paroles de l’éfrit Kaschkasch…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.