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les mille nuits et une nuit

ben-Atrasch, de la postérité d’Éblis Abou Hanfasch !

Or, lorsque le sol se fut refermé, l’éfrit Kaschkasch aperçut Maïmouna, et aussitôt il embrassa la terre entre ses mains, se tint devant elle humblement, les bras croisés, et lui demanda : « Ô ma maîtresse Maïmouna, fille de notre roi Domriatt, je suis l’esclave qui attend tes ordres ! » Elle dit : « Je veux, Kaschkasch, que tu sois juge dans la dispute survenue entre moi et ce maudit Dahnasch. Il y a telle et telle chose. À toi donc d’être impartial et, après avoir jeté les yeux sur ce lit, de nous dire qui te parait plus beau de mon ami ou de cette jeune fille ! »

Alors Kaschkasch se tourna du côté du lit où les deux jeunes gens dormaient tranquilles et nus, et à leur vue il fut dans une émotion telle qu’il saisit de la main gauche son outil qui se raidissait au-dessus de sa tête et se mit à danser en tenant sa queue à trois branches de la main droite. Après quoi il dit à Maïmouna et à Dahnasch : « Par Allah ! à les bien considérer, je vois qu’ils sont égaux en beauté, et qu’ils diffèrent par le sexe seulement. Mais tout de même je connais un moyen, le seul qui puisse trancher le différend ! » Ils dirent : « Hâte-toi de nous l’indiquer ! » Il répondit : « Laissez-moi d’abord chanter quelque chose en l’honneur de cette adolescente qui m’émeut à l’extrême ! » Maïmouna dit : « Il n’y a guère le temps ! À moins que tu ne veuilles nous dire quelques vers sur ce bel adolescent ! » Et Kaschkasch dit : « Ce sera peut-être un peu extraordinaire ! » Elle répondit : « Chante tout de même, pourvu que les vers soient justes et courts ! » Alors