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histoire de karamalzamân avec boudour
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rien ! » Elle dit : « Tiens ! voilà mon derrière ! « Il dit : « Il est assez maigre ! »

À ces paroles, Maïmouna, doublement irritée, voulut se précipiter sur Dahnasch et lui abîmer quelque partie de son individu ; mais Dahnasch, qui avait prévu le cas, en un clin d’œil se changea en puce et se réfugia sans bruit dans le lit, sous les deux adolescents ; et comme Maïmouna craignait de les réveiller, elle fut obligée, pour avoir une solution, de jurer à Dahnasch qu’elle ne lui ferait plus de mal ; et, Dahnasch, devant son serment, redevint comme il était, mais en se tenant toujours sur ses gardes. Alors Maïmouna lui dit : « Écoute, Dahnasch, je ne vois pas d’autre moyen de terminer l’affaire que de recourir à l’arbitrage d’un tiers ! » Il dit : « Je veux bien ! »

Alors Maïmouna frappa du pied le sol qui s’entr’ouvrit et laissa sortir un épouvantable éfrit immensément hideux. Il avait une tête surmontée de six cornes longues chacune de quatre mille quatre cent quatre-vingt coudées, et trois queues fourchues, longues d’autant ; il était boiteux et bossu, et ses yeux étaient plantés au milieu de sa figure dans le sens de la longueur ; il avait des bras dont l’un était long de cinq mille cinq cent cinquante-cinq coudées et l’autre d’une demi-coudée seulement ; et ses mains, plus larges que des chaudrons, étaient terminées par des griffes de lion ; et ses jambes qui finissaient par des sabots le faisaient marcher comme un pied bot ; et son zebb quarante fois plus gros que celui de l’éléphant plongeait derrière son dos et surgissait triomphant ! Il s’appelait Kaschkasch ben-Fakhrasch