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histoire de karamalzamân avec boudour
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paraître le matin et, discrète comme elle était, remit la suite au lendemain.

AUSSI QUAND FUT
LA CENT SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

« Et telle est, à peu près, l’adolescente, fille du roi Ghaïour, la princesse Boudour !

« Mais je dois également te dire, ô Maïmouna, que le roi Ghaïour aimait considérablement sa fille El-Sett Boudour, celle dont je viens de t’énumérer simplement les perfections, et il l’aimait d’un amour si vif que son plaisir était de s’ingénier à lui trouver chaque jour une distraction nouvelle. Mais comme, au bout d’un certain temps, il avait épuisé pour elle toutes les espèces d’amusements, il songea à lui donner des joies différentes encore en lui bâtissant des palais miraculeux. Il commença la série par la construction de sept palais, chacun d’un style différent et d’une matière précieuse différente. En effet, il fit bâtir le premier palais entièrement de cristal, le second d’albâtre diaphane, le troisième de porcelaine, le quatrième tout entier de mosaïques de pierreries, le cinquième d’argent, le sixième d’or et le septième entièrement de perles et de diamants. Et le roi Ghaïour ne manqua pas de faire orner chaque palais de la manière qui convenait le mieux au style dont il était bâti ; et il y réunit tous les agréments qui