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histoire de grain-de-beauté
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en moins de temps qu’il n’en faudrait pour pisser, les déposa à Iskandaria.

Or, au moment même où ils mettaient pied à terre, ils virent arriver dans leur direction un homme habillé à la mode de Baghdad, que Grain-de-Beauté reconnut aussitôt : c’était le chef des gardes. Il venait lui aussi de débarquer, à l’instant même, pour se mettre à la recherche de l’ancien condamné. Ils se jetèrent alors dans les bras l’un de l’autre, et le chef des gardes annonça à Grain-de-Beauté la nouvelle de la découverte du coupable et de sa pendaison, lui raconta tous les événements qui s’étaient passés à Baghdad depuis quatorze ans, et lui apprit de la sorte la naissance de son fils Aslân qui était devenu le cavalier le plus beau de Baghdad.

Et Grain-de-Beauté, de son côté, raconta au chef des gardes toutes ses aventures depuis le commencement jusqu’à la fin. Et cela stupéfia à l’extrême le chef des gardes qui, une fois son émotion un peu calmée, lui dit : « Le commandeur des Croyants souhaite te revoir au plus tôt ! » Il répondit : « Mais certainement ! Permets-moi toutefois d’aller au Caire baiser la main à mon père Schamseddîn et à ma mère, et les décider à venir avec nous à Baghdad. »

Alors le chef des gardes monta avec eux sur le lit qui les transporta en un clin d’œil au Caire, juste dans la rue Jaune où était située la maison de Schamseddîn. Et ils frappèrent à la porte. Et la mère descendit voir qui frappait ainsi et demanda : « Qui frappe ? » Il répondit : « C’est moi, ton fils Grain-de-Beauté ! »