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histoire de grain-de-beauté
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MAIS LORSQUE FUT
LA DEUX CENT SOIXANTE-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

… le khalifat leva la séance en agitant, comme d’habitude, son mouchoir, et ne garda auprès de lui que Grain-de-Beauté.

Aussi, dès ce jour, Grain-de-Beauté passa toutes ses journées au palais ; et il ne rentrait à sa maison que bien tard dans la nuit, et se couchait heureux avec son épouse qu’il mettait au courant des événements de la journée.

L’affection du khalifat pour Grain-de-Beauté ne fit qu’augmenter de jour en jour, au point qu’il aurait tout sacrifié plutôt que de laisser insatisfait le moindre désir de l’adolescent, comme le prouve le trait suivant.

Le khalifat donnait un concert où se trouvaient présents ses intimes ordinaires : Giafar, le poète Abou-Nowas, Massrour et Grain-de-Beauté. Derrière le rideau chantait la favorite même du khalifat, la plus belle et la plus parfaite de ses concubines. Mais soudain le khalifat regarda fixement Grain-de-Beauté et lui dit : « Ami, ma favorite te plaît, je le lis dans tes yeux. » Et Grain-de-Beauté répondit : « Ce qui plaît au maître doit plaire à l’esclave ! » Mais le khalifat s’écria : « Par ma tête et la tombe de mes aïeux, ô