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les mille nuits et une nuit

Grain-de-Beauté fut tellement surpris et réjoui à la fois de cet événement miraculeux, qu’il ne songea d’abord qu’à prendre connaissance du contenu de la lettre. Il l’ouvrit et lut ce qui suit :

« Après les souhaits les plus parfaits de bonheur et de santé de la part de Schamseddîn à son fils Alaeddîn Grain-de-Beauté !

« Sache, ô mon fils bien-aimé, que le bruit du désastre subi par ta caravane et de la perte de tes biens est parvenu jusqu’à moi. Aussitôt je t’ai fait préparer une nouvelle caravane de cinquante mulets chargés de marchandises pour cinquante mille dinars d’or. De plus ta mère t’envoie une belle robe qu’elle a brodée elle-même, et, en cadeau pour ton épouse, une aiguière et une cuvette qui, nous osons l’espérer, lui agréeront.

« Nous avons, en effet, appris avec un certain étonnement que tu as servi de Délieur dans un divorce lié par la formule de la Répudiation par Trois. Mais du moment que tu trouves la jeune femme à ta convenance, après essai, tu as bien fait de la garder. Aussi les marchandises qui t’arrivent sous la garde du petit Abyssin Salim serviront, et au delà, à payer les dix mille dinars que tu dois, comme compensation, au premier mari.

« Ta mère et tous les nôtres sont dans le bonheur et la santé, espèrent ton prochain retour et t’envoient leurs salams affectueux et la plus grande expression de leur tendresse.

« Vis heureux longtemps ! »