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les mille nuits et une nuit

le pria d’attendre encore un peu que sa nouvelle épouse eût fini de se préparer à le recevoir.

Quant au premier époux, il alla trouver tout de suite une vieille femme fort rouée qui l’avait élevé, et lui dit : « Je t’en prie, ma bonne mère, il faut imaginer quelque expédient pour empêcher le Délieur que nous avons trouvé d’approcher cette nuit de mon épouse divorcée ! » Et la vieille répondit : « Par ta vie ! rien ne m’est plus facile ! » Et elle s’enveloppa de son voile…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA DEUX CENT SOIXANTE-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

Et elle s’enveloppa de son voile et alla à la maison de la divorcée, où elle vit d’abord Grain-de-Beauté dans le vestibule. Elle le salua et lui dit : « Je viens trouver l’adolescente divorcée pour lui enduire le corps de pommades, comme je le fais tous les jours, afin de la guérir de la lèpre dont elle est atteinte, la pauvre femme ! » Et Grain-de-Beauté s’écria : « Qu’Allah m’en préserve ! Comment, ô bonne mère ? Cette femme est-elle donc atteinte de lèpre ! Et moi qui devais cette nuit copuler avec elle ! Car je suis le Délieur choisi par son ancien époux. » Et la