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les mille nuits et une nuit

l’adolescent. Alors Mahmoud lui jeta un bras autour du cou et de l’autre lui entoura la taille, et, comme Grain-de-Beauté lui demandait : « Mais que veux-tu donc me faire ? » il lui dit : « Simplement, essayer d’expliquer, pour les mettre en pratique, ces vers du poète :

« Ô ! mes frissons quand les regards de ses yeux me branlent l’âme ! Ô ! délices du premier désir qui gonfle ses œufs enfantins !

« Voici, ô mon œil ! Saisis ce que tu peux saisir, soulève ce que tu peux soulever, prends une poignée, ou deux, ou trois, et fais-le entrer d’un empan ou plus ! Mais que cela ne te gêne pas ! Il faut de la douceur ! »

Puis, ayant dit ces vers d’une certaine manière, Mahmoud-le*Bilatéral se disposa à les expliquer d’une façon pratique à l’adolescent. Mais Grain-de-Beauté, sans trop se rendre compte de la situation, se sentit tout de même fort gêné de ces airs, de ces gestes et de ces mouvements, et voulut s’en aller. Et le Bilatéral le retint et finit par lui faire enfin comprendre de quoi il s’agissait.

Lorsque Grain-de-Beauté eut bien saisi les intentions du Bilatéral et pesé sa demande…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.