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histoire de grain-de-beauté
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Après quoi, Schamseddîn se mit à suivre scrupuleusement pendant trois jours le régime prescrit par Sésame, et finit par manger la pâte en question qu’il trouva excellente.

Alors il sentit que son sang s’échauffait à l’extrême, comme au temps de sa jeunesse quand il faisait des paris avec les gamins de son âge. Il s’approcha donc de son épouse et la monta ; et elle le lui rendit ; et tous deux furent émerveillés du résultat en tant que durée, répétition, chaleur, jet, intensité et consistance.

Aussi cette nuit-là l’épouse du syndic fut incontestablement fécondée ; ce dont elle eut la certitude complète quand elle eut constaté que trois mois se passaient sans écoulement de sang.

La grossesse poursuivit normalement son cours ; et, au bout du neuvième mois, jour pour jour, l’épouse eut des couches heureuses, mais effroyablement difficiles, car l’enfant qui venait de lui naître était aussi gros que s’il avait un an d’âge. Et la sage-femme déclara, après les invocations d’usage, que de sa vie elle n’avait vu d’enfant aussi fort et aussi beau. Ce dont il ne faut point s’étonner si l’on songea à la pâte merveilleuse de Sésame.

Donc la sage-femme reçut l’enfant et le lava en invoquant le nom d’Allah, de Mohammad et d’Ali, et lui récita à l’oreille l’acte de foi musulman, et l’emmaillotta et le remit à la mère qui lui donna le sein jusqu’à ce qu’il fût bien repu et endormi. Et la sage-femme resta encore trois jours auprès de la mère, et ne s’en alla que lorsqu’elle se fut assurée que tout était bien, et que l’on eut distribué à toutes les