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histoire de karamalzamân avec boudour
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MAIS LORSQUE FUT
LA CENT SOIXANTE-DOUZIÈME NUIT

Elle dit :

« … et il te répondra par l’ouïe et la soumission ! »

À ce discours du grand-vizir, le roi fut tellement satisfait qu’il s’écria : « Par Allah ! voilà une idée réalisable ! » Et il en témoigna sa joie en offrant au vizir une des plus belles robes d’honneur. Après quoi il patienta durant le temps indiqué, et fit alors réunir l’assemblée en question et venir son fils Kamaralzamân. Et l’adolescent entra dans la salle qui en fut illuminée ; et quel grain de beauté sur son menton ! et quel parfum, ya Allah ! sur son passage ! Et lorsqu’il fut devant son père, il embrassa trois fois la terre entre ses mains et se tint debout, attendant que son père lui parlât le premier. Le roi lui dit : « Ô mon enfant, sache que je ne t’ai fait venir au milieu de cette assemblée que pour exprimer ma résolution de te marier avec une princesse digne de ton rang, et me réjouir ainsi de ma postérité avant que de mourir ! »

Lorsque Kamaralzamân eut entendu ces paroles de son père, il fut pris soudain d’une sorte de folie qui lui dicta une réponse si peu respectueuse que tous les assistants baissèrent les yeux de confusion et que le roi fut mortifié à l’extrême limite de la