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les mille nuits et une nuit

et fausse imputation ! Crois-tu donc que, de nous deux, ce soit moi la retardataire ? Détrompe-toi, vieil oncle ! Ne t’en prends qu’à toi-même et à tes œufs froids ! Oui, par Allah ! ce sont tes œufs qui sont froids et sécrètent un liquide trop clair et sans vertu ! Va acheter de quoi réchauffer et épaissir leur suc ! Et tu verras alors si mon fruit est plein de beaux grains ou stérile ! »

À ces paroles de son épouse irritée, le syndic des marchands fut assez ébranlé dans ses convictions, et, d’un ton hésitant, il demanda : « En admettant, comme tu le prétends, que mes œufs soient froids et transparents et que leur suc soit clair et sans vertu, pourrais-tu par hasard m’indiquer, pour que j’y coure, l’endroit où l’on vend la drogue capable d’épaissir ce qui est fluide ? » Son épouse lui répondit : « Tu trouveras chez le premier droguiste venu la mixture qui épaissit les œufs de l’homme et les rend aptes à féconder la femme…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA DEUX CENT CINQUANTE-UNIÈME NUIT

Elle dit :

« … la mixture qui épaissit les œufs de l’homme et les rend aptes à féconder la femme ! »