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histoire de bel-heureux…
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— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA DEUX CENT QUARANTE-QUATRIÈME NUIT

Elle dit :

« … de quelques semaines seulement. »

À ces paroles, le savant de Perse dit à Bel-Heureux dont le cœur battait comme un moulin : « Mon fils prépare les remèdes tel et tel, d’après la formule d’Ibn-Sina, à l’article sept ! »

Alors la dame se tourna vers l’adolescent, qu’elle se mit à dévisager plus attentivement pour lui dire quelques moments après : « Par Allah ! ô mon enfant, la malade te ressemble fort, et son visage est aussi beau et aussi doux que le tien ! » Puis elle dit au savant : « Dis-moi, ô noble Persan, cet adolescent est-il ton fils ou ton esclave ? » Il répondit : « C’est mon fils, ô respectable, et ton esclave ! » Et la vieille dame, excessivement flattée de tous ces égards, répondit : « En vérité, je ne sais ce que je dois le plus admirer ici, de ta science, ô médecin sublime, ou de ta descendance ! » Puis elle continua à converser avec le savant, tandis que Bel-Heureux finissait de faire les petits paquets de remèdes et les mettait dans une boite où il glissait un billet et en peu de mots apprenait de la sorte à Belle-Heureuse son arrivée à Damas avec le médecin de Perse. Après