Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 5, trad Mardrus, 1900.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de karamalzamân avec boudour
11

Kamaralzamân de venir me parler ! » Et sitôt que l’eunuque eut transmis l’ordre, Kamaralzamân se présenta devant son père, et, après lui avoir souhaité respectueusement la paix, s’arrêta entre ses mains, les yeux baissés avec modestie, comme il convient de la part d’un fils soumis à son père…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT SOIXANTE-ONZIÈME NUIT

Elle dit :

… les yeux baissés avec modestie, comme il convient de la part d’un fils soumis à son père.

Alors le roi Schahramân lui dit : « Ô mon fils Kamaralzamân, j’aimerais beaucoup te marier de mon vivant pour me réjouir de toi et me dilater le cœur de tes noces ! »

À ces paroles de son père, Kamaralzamân changea extrêmement de teint et, d’une voix altérée, répondit : « Sache, ô mon père, que vraiment je n’éprouve aucun penchant pour le mariage ; et mon âme n’incline guère vers les femmes ! Car, outre l’aversion que d’instinct je me sens pour elles, j’ai lu dans les livres des sages tant de traits de leurs méchancetés et de leurs perfidies, que j’en suis maintenant arrivé à préférer la mort à leur ap-