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les mille nuits et une nuit

l’air de leurs « lu-lu-lu » de joie, cependant que le digne Printemps, dilaté à l’extrême, conduisait par la bride la mule importante et docile.

Lorsqu’on fut revenu à la maison, les invités vinrent, l’un après l’autre, faire leurs souhaits au marchand Printemps, avant de se retirer, disant : « Que la bénédiction te visite et la joie ! Puisses-tu jouir durant une longue vie de l’abondance des joies de l’âme…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA DEUX CENT TRENTE-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

« … Puisses-tu jouir durant une longue vie de l’abondance des joies de l’âme ! »

Puis les années s’écoulèrent dans le bonheur, elles deux enfants atteignirent l’âge de douze ans.

Alors Printemps alla trouver son fils Bel-Heureux qui jouait au mari avec Belle-Heureuse et le prit à part et lui dit : « Voici, ô mon enfant, que tu viens d’avoir l’âge de douze ans, grâce à la bénédiction d’Allah ! Aussi, dès ce jour, il ne faut plus appeler Belle-Heureuse ta sœur, car je dois maintenant te dire que Belle-Heureuse est la fille de notre esclave Prospérité, bien que nous l’ayons fait élever avec