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les mille nuits et une nuit

dois le respect et l’amour ! » Et il se tourna vers la reine Boudour et lui demanda : « Puis-je avoir ton agrément au sujet de Haïat-Alnefous comme seconde épouse ? » Boudour répondit : « Mais certainement ! Car c’est moi-même qui te l’ai réservée pour fêter ton retour ! Et je serai heureuse de tenir même le second rang, car je dois beaucoup de gratitude à Haïat-Alnefous pour toutes ses gentillesses et son hospitalité ! »

Alors Kamarakamân se tourna vers le roi Armanos et lui dit : « Mon épouse Sett Boudour m’a répondu par l’agrément, sans détours, en me disant qu’elle s’estimerait heureuse d’être au besoin l’esclave de Haïat-Alnefous. »

À ces paroles, le roi Armanos se réjouit à la limite de la joie, et alla aussitôt s’asseoir, pour la circonstance, sur le trône de sa justice et fit assembler tous les vizirs, les émirs, les chambellans et les notables du royaume et leur raconta l’histoire de Kamaralzamàn et de son épouse Sett Boudour, depuis le commencement jusqu’à la fin. Puis il leur fit part de son projet de donner Haïat-Alnefous comme seconde épouse à Kamaralzamân et de le nommer, par la même occasion, roi de l’île d’Ébène à la place de son épouse la reine Boudour. Et tous embrassèrent la terre entre ses mains et répondirent : « Du moment que le prince Kamaralzamân est l’époux de Sett Boudour, qui avait régné d’abord sur ce trône, nous l’acceptons avec joie pour notre roi, et nous serons heureux d’être ses esclaves fidèles ! »

À ces paroles, le roi Armanos se convulsa de plaisir à la limite de la convulsion, et fit aussitôt man-