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histoire de karamalzamân avec boudour
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j’étendis les fleurs de mes joues, ô mon bonheur ! Et la poussière de sa semelle fut un baume bienfaisant pour mes yeux.

« J’ai vu danser l’aurore, ô filles d’Arabie, sur le visage de mon aimé ! Comment pourrais-je oublier ses charmes et sa douceur ?… »

Après quoi, la reine Boudour raconta à Kamaralzamân tout ce qui lui était arrivé depuis le commencement jusqu’à la fin ; et lui aussi agit de même ; puis il lui fit des reproches et lui dit : « Vraiment c’est énorme, ce que tu m’as fait cette nuit ! » Elle répondit : « Par Allah ! c’était pour plaisanter seulement ! » Ensuite ils continuèrent leurs ébats, au milieu des cuisses et des bras, jusqu’au lever du jour.

Alors la reine Boudour se réunit avec le roi Armanos, père de Haïat-Alnefous, lui raconta la vérité sur son histoire, et lui révéla que la jeune Haïat-Alnefous, sa fille, était encore tout à fait vierge, exactement comme avant.

Lorsque le roi Armanos, maître de l’île d’Ébène, eut entendu ces paroles de Sett Boudour, fille du roi Ghaïour, il s’émerveilla à la limite de l’émerveillement et ordonna que cette histoire prodigieuse fût écrite en lettres d’or sur des parchemins de choix. Puis il se tourna vers Kamaralzamân et lui demanda : « Ô fils du roi Schahramân, veux-tu entrer dans ma parenté en acceptant comme seconde épouse ma fille Haïat-Alnefous, qui est encore intacte de toute secousse ? » Kamaralzamân répondit : « Il me faut d’abord consulter mon épouse Sett Boudour, à qui je