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les mille nuits et une nuit

« L’un a dit :

« Voici les étalages appétissants dans le souk des fruitiers. Tu trouves d’un côté, sur le plateau de palmes, les grosses figues au cul brun et sympathique, Ô ! mais regarde le grand plateau, à la place de choix ! Voici les fruits du sycomore, les petits fruits au cul rose du sycomore !

« Un second a dit :

« Demande à la jeune fille pourquoi, quand ses seins durcissent et que son fruit mûrit, elle préfère le goût âcre des citrons aux pastèques douces et aux grenades !

« Un autre a dit :

« Ô mon unique beauté, ô jeune garçon, ton amour est ma foi ! Il est pour moi la religion préférée entre toutes les croyances !

« Pour toi j’ai délaissé les femmes, si bien que mes amis ont vu cette abstinence et prétendu — ce sont des ignorants — que je m’étais fait moine et religieux !

« Un autre a dit :

« Ô Zeinab aux seins bruns, et toi Hind aux tresses teintes avec art, vous ne savez pas pourquoi il y a si longtemps que j’ai disparu !

« J’ai trouvé les roses — celles qui d’ordinaire se voient sur les joues des jeunes filles — j’ai trouvé ces