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histoire de karamalzamân avec boudour
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tout disposé, si tu veux partager sa passion, à te faire régner avec lui sur ce trône. Car sache bien que moi-même je n’ai été nommé roi qu’à cause de l’affection que le vieux roi m’a témoignée et de la gentillesse que j’ai eue à mon tour pour lui. Mets-toi donc au courant de nos mœurs, ô jeune garçon si gentil, en ce siècle où la priorité revient de droit aux êtres beaux ; et n’oublie pas les paroles si justes de l’un de nos poètes les plus exquis…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA DEUX CENT TRENTE-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

« … et n’oublie pas les paroles si justes de l’un de nos poètes les plus exquis :

« Notre siècle rappelle ces temps délicats où vivait le vénérable Loth, parent d’Abraham l’ami d’Allah,

« Le vieux Loth avait une barbe comme le sel encadrant un jeune visage où respiraient les roses,

« Dans sa ville ardente visitée par les anges, il hospitalisait les anges et donnait à la foule ses filles en échange.

« Le ciel lui-même le débarrassa de sa femme fâ-