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les mille nuits et une nuit

navire. » Boudour dit : « Eh bien, sache, ô capitaine, qu’en goûtant aux olives, dont les plus belles sont en effet farcies, j’ai découvert que celui qui les avait préparées ne pouvait être que mon ancien cuisinier ; car lui seul savait donner à la farce aux câpres ce piquant et ce moelleux à la fois, que je goûte infiniment. Et ce maudit cuisinier un jour prit la fuite, de crainte d’être puni pour avoir déchiré son garçon de cuisine en essayant sur lui des étreintes trop dures et peu proportionnées. Il te faut donc remettre à la voile et me ramener le plus vite possible cet aide-jardinier que je soupçonne fort d’être mon ancien cuisinier, l’auteur de la déchirure de son délicat assistant. Et je te récompenserai largement si tu apportes une grande diligence à l’exécution de mes ordres ; sinon jamais plus je ne te permettrai de venir dans mon royaume ; et même, si tu y reviens je te ferai mettre à mort, avec tous les hommes de l’équipage…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA DEUX CENT VINGT-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

« … mettre à mort, avec tous les hommes de l’équipage ! »