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les mille nuits et une nuit

que je ne puisse en disposer librement, notre maître le roi a le droit de prendre ce qui lui plaît ! » Et il cria : « Hé ! vous autres, apportez de la cale l’un des vingt pots d’olives ! » Et aussitôt les marins apportèrent, l’ayant sorti de la cale, l’un des vingt.

Sett Boudour fit lever le couvercle et fut si émerveillée de l’aspect admirable de ces olives des oiseaux qu’elle s’écria : « Je désire acheter les vingt ! Combien peuvent-ils coûter au cours du souk ? » Le capitaine répondit : « Au cours du souk de l’île d’Ébène, les olives valent bien maintenant, je pense, cent drachmes le pot. » Sett Boudour dit à ses chambellans : « Payez au capitaine mille drachmes pour chaque pot. » Et elle ajouta : « Lorsque tu retourneras au pays du marchand, tu lui payeras ainsi le prix de ses olives. » Et elle s’en alla, suivie des porteurs chargés des pots d’olives.

Le premier soin de Sett Boudour, en arrivant au palais, fut d’entrer chez son amie Haïat-Alnefous pour la prévenir de l’arrivée des olives. Et quand les pots eurent été, suivant les ordres donnés, apportés à l’intérieur du harem, Boudour et Haïat-Alnefous, à la limite de l’impatience, firent apporter un grand plateau, le plus grand de tous les plateaux à confitures, et ordonnèrent aux femmes esclaves de soulever délicatement le premier pot et d’en verser tout le contenu dans le plateau, de façon à faire un tas bien arrangé, où l’on pût distinguer les olives à noyaux de celles qui pouvaient être farcies.

Aussi quel ne fut point l’étonnement émerveillé de Boudour et de son amie en voyant des olives