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les mille nuits et une nuit

d’autant plus qu’elle avait toujours l’espoir de retrouver un jour ou l’autre son époux Kamaralzamân embarqué à bord de l’un des navires qui arrivaient du loin. Elle ordonna à quelques-uns de ses chambellans de l’accompagner, et se rendit à bord du navire qu’on lui disait, d’ailleurs, chargé de fort riches marchandises.

Lorsqu’elle fut arrivée à bord, elle fit appeler le capitaine et lui dit qu’elle voulait visiter son navire. Puis, lorsqu’elle se fut assurée que Kamaralzamân n’était point au nombre des passagers, elle demanda, par curiosité, au capitaine : « Qu’as-tu avec toi comme cargaison, ô capitaine ? » Il répondit : « Ô mon maître, outre les marchands qui sont passagers, nous avons dans nos cales de fort belles étoffes et des soieries de tous les pays, des broderies sur velours et des brocarts, des toiles peintes anciennes et modernes du plus bel effet, et d’autres marchandises de prix ; nous avons des médicaments chinois et indiens, des drogues en poudres et en feuilles, des dictames, des pommades, des collyres, des onguents et des baumes précieux ; nous avons des pierreries, des perles, de l’ambre jaune et du corail ; nous avons aussi des aromates de toutes sortes et des épices de choix, du musc, de l’ambre gris et de l’encens, du mastic en larmes transparentes, du benjoin gouri et de l’essence de toutes les fleurs ; nous avons également du camphre, du coriandre, du cardamome, des clous de girofle, de la cannelle de Serendib, du tamar indien et du gingembre ; enfin nous avons embarqué, au dernier port, des olives de qualité, de celles dites « des oiseaux », celles qui ont une peau