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histoire de karamalzaman avec boudour
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commission, puis revint à sa maison, un peu fatigué, et se coucha avec une fièvre légère et quelques frissons.

Le lendemain matin le vieux jardinier, qui de sa vie entière n’avait été souffrant, sentit augmenter son mal de la veille, mais n’en voulut rien dire à Kamaralzamân pour ne pas attrister son départ. Il resta sur son matelas, en proie à une grande faiblesse, et comprit que ses derniers moments n’allaient plus tarder.

Dans la journée les hommes de la mer vinrent au jardin pour prendre les pots, et demandèrent à Kamaralzamân, qui était allé leur ouvrir la porte, de leur indiquer ce qu’ils avaient à prendre. Il les mena près de la haie et leur montra, rangés, les vingt pots, en disant : « Ils sont remplis d’olives de premier choix. Je vous prie donc de prendre garde de ne pas trop les abîmer ! » Puis le capitaine qui avait accompagné ses hommes dit à Kamaralzamân : « Et surtout, seigneur, ne manque pas d’être exact ; car demain matin le vent souffle de terre, et nous mettons à la voile aussitôt ! » Et ils prirent les pots et s’en allèrent…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA DEUX CENT VINGT-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

… Et ils prirent les pots et s’en allèrent.