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histoire de karamalzamân avec boudour
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guée ; car ils ne voulaient pas d’abord l’interroger sur la question la plus importante. Haïat-Alnefous répondit : « Mon époux a été délicieux ! Il m’a baisée sur la bouche, et je me suis endormie dans ses bras, au rythme des chansons ! Ah ! comme il est gentil ! » Alors Armanos dit ; « C’est là tout ce qui s’est passé, ma fille ? » Elle répondit : « Mais oui ! » Et la mère demanda : « Alors tu ne t’es même pas complètement déshabillée ? » Elle répondit : « Mais non ! » Alors le père et la mère se regardèrent, mais ne dirent plus rien ; puis ils s’en allèrent. Et voilà pour eux !

Quant à Sett Boudour, une fois les affaires terminées, elle rentra dans son appartement retrouver Haïat-Alnefous, et lui demanda : « Que t’ont-ils dit, ma gentille, ton père et ta mère ? » Elle répondit : « Ils m’ont demandé pourquoi je ne m’étais pas déshabillée ! » Boudour répondit : « Qu’à cela ne tienne ! Je vais tout de suite t’y aider ! » Et, pièce par pièce, elle lui enleva tous ses vêtements, y compris la dernière chemise, et la prit toute nue dans ses bras et s’étendit avec elle sur le matelas.

Alors, bien doucement, Boudour déposa un baiser sur les beaux yeux de l’enfant, et lui demanda : « Haïat-Alnefous, mon agneau, dis-moi, aimes-tu beaucoup les hommes ? » Elle répondit : « Je n’en ai jamais vu, excepté, bien entendu, les eunuques du palais. Mais il paraît que ce ne sont que des demi-hommes seulement ! Que leur manque-t-il donc pour être complets ? » Boudour répondit : « Juste ce qui te manque à toi, mon œil ! » Haïat-Alnefous, surprise, répondit : « À moi ? Et que me manque-t-il,