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les mille nuits et une nuit

rougeur que le roi attribua à une modestie et à un embarras compréhensibles chez un adolescent si candide, elle répondit : « Je suis le fils soumis qui répond par l’ouïe et l’obéissance au moindre des souhaits de son roi ! »

À ces paroles, le roi Armanos fut à la limite de l’épanouissement et voulut que la cérémonie du mariage eût lieu le jour même. Il commença par abdiquer le trône en faveur de Kamaralzamân, devant tous ses émirs, ses notables, ses officiers et ses chambellans ; il fit annoncer cet événement à toute la ville par les crieurs publics, et dépêcha des courriers par tout son empire pour annoncer la chose aux populations.

Alors une fête sans précédent fut organisée en un clin d’œil dans la ville et dans le palais, et, au milieu des cris de joie et au son des fifres et des cymbales, fut écrit le contrat de mariage du nouveau roi avec Haïat-Alnefous.

Le soir venu, la vieille reine, entourée de ses suivantes qui poussaient des « lu-lu-lu » de joie, amena la jeune épousée Haïat-Alnefous à Sett Boudour, dans son appartement : car elles la prenaient toujours pour Kamaralzamân. Et Sett Boudour, sous son aspect de roi adolescent, s’avança gentiment vers son épouse et lui releva, pour la première fois, la voilette du visage.

Alors toutes les assistantes, à la vue de ce couple si beau, furent si captivées qu’elles en pâlirent de désir et d’émoi.

La cérémonie terminée, la mère de Haïat-Alnefous et toutes les suivantes, après avoir formulé des milliers