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histoire du roi omar … (donia, diadème)
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Ils rentrèrent donc chez eux où ils mangèrent et burent et se couchèrent ensemble dans un bonheur parfait, jusqu’au matin. Alors ils se levèrent, firent leurs ablutions et remplirent le devoir de la prière ; puis, à l’ouverture des portes du souk, ils se dirigèrent vers leur boutique qu’ils ouvrirent pour la première fois.

Or, les serviteurs avaient bien arrangé la boutique, car ils avaient du goût, et l’avaient tendue de draperies de soie et avaient placé à l’endroit qu’il fallait deux tapis royaux, qui pouvaient valoir chacun mille dinars, et deux coussins bordés de filets et brodés d’or, qui pouvaient valoir chacun cent dinars. Et sur les étagères, d’ivoire, d’ébène et de cristal étaient rangées en bon ordre les marchandises de prix et les trésors inestimables.

Alors Diadème s’assit sur l’un des tapis, Aziz sur l’autre et le vizir se plaça au milieu, entre eux, au centre même de la boutique ; et les serviteurs les entourèrent, rivalisant d’empressement dans l’exécution de leurs ordres.

Aussi bientôt tous les habitants entendirent parler de cette boutique admirable, et les clients y affluèrent de toutes parts, et c’était à qui recevrait ses emplettes de la main de cet adolescent qu’on nommait Diadème, et dont la réputation de beauté faisait tourner toutes les têtes et s’envoler toutes les raisons. De son côté, le vizir, ayant constaté que les affaires allaient à merveille, recommanda encore une fois à Diadème et à Aziz une grande discrétion, et rentra tranquillement se reposer à la maison.

Or, cet état dura de la sorte un certain temps, au