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histoire du roi omar … (donia, diadème)
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« Vie du hammam, ta douceur est merveilleuse ! Ô hammam, ta durée est si brève ! Et que ne puis-je, dans ton sein, écouler ma vie toute ! hammam admirable, hammam de mes sens !

Quand tu existes, le Paradis lui-même devient exécrable ; et si tu étais l’Enfer, je m’y précipiterais, avec quel bonheur ! »

Lorsque Diadème eut récité ce poème, Aziz s’écria : « Moi aussi je sais des vers sur le hammam ! » Le cheikh du souk dit : « Réjouis-en notre goût ! » Aziz récita rythmiquement :

« C’est une demeure qui a pris aux roches fleuries leurs broderies. Sa chaleur te le ferait prendre pour une bouche d’enfer, si bientôt tu n’en éprouvais les délices, et si tu ne voyais en son milieu tant de lunes et de soleils ! »

Lorsqu’il eut fini cette strophe, Aziz s’assit à côté de Diadème. Alors le cheikh du souk fut extrêmement émerveillé de leur gentillesse et de leur talent et s’écria : « Par Allah ! vous avez su unir en vous l’éloquence et la beauté ! Laissez-moi maintenant vous dire à mon tour quelques vers délicieux. Ou plutôt, je vais vous les chanter, car nos chants seuls peuvent rendre la beauté de ces rythmes ! » Et le cheikh du souk appuya sa main contre sa joue, ferma les yeux à demi, dodelina de la tête et chanta avec mélodie :

« Feu du hammam, ta chaleur est notre vie. Ô feu,