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histoire du roi omar … (donia, diadème)
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charme sur l’attente d’amour et sur les amants, — tels que ceux-ci entre mille :

« Je viens, amis, vous conter ma folie et comme l’amour a su me rendre enfant et jeune à la vie.

Toi que je pleure ! la nuit ravive en mon âme ton souvenir, et le matin jaillit sur mon front qui n’a point connu le sommeil. Oh ! quand donc, après l’absence, viendra le retour ! »

Or, au bout d’un mois de voyage, ils arrivèrent dans la capitale des Îles du Camphre et du Cristal, et, en entrant dans le grand souk des marchands, Diadème sentit déjà s’alléger le poids de ses soucis, et des battements joyeux animèrent son cœur. Ils descendirent, sur l’avis d’Aziz dans le grand khân, et louèrent pour eux seuls tous les magasins du bas et toutes les chambres du haut, en attendant que le vizir allât leur louer une maison dans la ville. Et ils rangèrent dans les magasins leurs ballots de marchandises et, après s’être reposés quatre jours dans le khân, ils allèrent visiter les marchands du grand souk des soieries.

En chemin, le vizir dit à Diadème et à Aziz : « Je pense à une chose qu’il nous faudra faire avant tout, sans laquelle nous ne pourrions jamais atteindre le but souhaité. » Ils répondirent : « Nous sommes prêts à t’écouter, car les vieillards sont féconds en inspirations, surtout quand ils ont, comme toi, l’expérience des affaires. » Il dit : « Mon idée est que, au lieu de laisser les marchandises enfermées dans le khân où les clients ne peuvent les voir, nous ouvrions