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les mille nuits et une nuit

dans ses propres armoires. Et il lui donna cent mille dinars en or et des chevaux et des chameaux et des mulets et des tentes fastueuses doublées de soie aux couleurs agréables.

Alors Diadème baisa les mains de son père et mit ses habits de voyage et alla trouver sa mère et lui baisa les mains ; et sa mère lui donna cent mille dinars et pleura beaucoup et appela sur lui la bénédiction d’Allah et fit des vœux pour la satisfaction de son âme et pour son retour en sécurité au milieu des siens. Et les cinq cents femmes du palais se mirent aussi notoirement à pleurer, en entourant la mère de Diadème, et en le regardant, silencieuses, avec respect et tendresse.

Mais Diadème sortit bientôt de l’appartement de sa mère et emmena son ami Aziz et le vieux vizir et donna l’ordre du départ. Et comme Aziz pleurait, il lui dit : « Pourquoi pleures-tu, mon frère Aziz ? » Il dit : « Mon frère, je sens bien que je ne puis plus me séparer de toi ; mais il y a si longtemps que j’ai quitté ma pauvre mère ! Et maintenant que ma caravane va arriver dans mon pays, que deviendra ma mère quand elle ne me verra pas avec les marchands ? » Diadème dit : « Sois tranquille, Aziz ! Tu retourneras dans ton pays sitôt qu’Allah le voudra après nous avoir facilité les moyens de parvenir à notre but. » Et ils se mirent en route.

Ils ne cessèrent donc de voyager en compagnie du sage vizir qui, pour les distraire et faire prendre patience à Diadème, leur racontait des histoires admirables. Et Aziz aussi récitait à Diadème des poèmes sublimes et improvisait des vers pleins de