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les mille nuits et une nuit

Sur la terre je me sens seul, bien que mon cœur soit débordant de désirs, comme la femme aux flancs féconds qui ne trouve point la semence de gloire. »

Et il resta songeur toute la nuit, refusant la nourriture et le sommeil.

Mais, sitôt le jour levé, le roi son père se hâta de venir le trouver, et vit que son teint était encore plus pâle que la veille et son changement plus accentué ; alors pour le consoler et lui faire prendre patience, il fit hâter les préparatifs du départ d’Aziz et du vizir, et n’oublia pas de les charger de riches cadeaux pour le roi des Îles du Camphre et du Cristal et tous ceux de son entourage. Et aussitôt ils se mirent en route.

Et ils voyagèrent et voyagèrent des jours et des nuits, jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés en vue des Îles du Camphre et du Cristal. Alors ils dressèrent leurs tentes sur les bords d’un fleuve ; et le vizir dépêcha un courrier annoncer au roi leur arrivée. Et la journée n’était pas encore à sa fin qu’ils virent venir à leur rencontre les chambellans et les émirs du roi, qui se mirent aussitôt à leur disposition après les salams et les souhaits de bienvenue, et les accompagnèrent jusqu’au palais du roi.

Alors Aziz et le vizir entrèrent au palais et se présentèrent entre les mains du roi auquel ils remirent les présents de leur maître Soleïmân-Schah ; et il les en remercia, leur disant : « Je les agrée de tout cœur amical, sur ma tête et dans mes yeux ! » Et aussitôt Aziz et le vizir, selon l’usage, se retirèrent et