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les mille nuits et une nuit

De ton désir tu as rempli mon cœur pour t’asseoir dessus et le broyer ; mes yeux, tu les as habitués aux veilles pour toi-même t’endormir !

Sous mes yeux et au bruit des battements de mon cœur, tu eus des rêves étrangers à mon amour, alors que mon cœur et mes yeux fondaient de ton désir !

Mes sœurs, par Allah ! après ma mort, inscrivez sur le marbre de mon tombeau :

« Ô toi qui passes sur le chemin d’Allah, voici la terre où repose enfin une esclave d’amour ! »

Alors moi, seigneur, à la lecture de ces strophes je pleurai d’abondantes larmes et me frappai les joues de douleur et, en déroulant l’étoffe, je laissai tomber une feuille de papier sur laquelle ces lignes étaient tracées de la main même d’Aziza…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

ET LORSQUE FUT
LA CENT VINGT-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

En déroulant l’étoffe, je laissai tomber une feuille de papier sur laquelle ces lignes étaient tracées de la main même d’Aziza :

« Ô mon cousin bien-aimé, sache bien que tu me