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histoire du roi omar … (aziz, aziza)
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MAIS LORSQUE FUT
LA CENT VINGT-SIXIÈME NUIT

Elle dit :

Aussi je n’eus plus aucun doute sur ma mort, surtout lorsque je vis les manœuvres exécutées par les esclaves sur mon individu. En effet, deux d’entre elles s’assirent sur mon ventre, deux me tinrent les pieds et deux autres s’assirent sur mes genoux. Alors elle-même se leva et, aidée de deux autres esclaves, se mit à me donner sur la plante des pieds tant de coups de bâton que je m’évanouis de douleur. Elles durent alors prendre du répit, car je revins à moi et je criai : « Je préfère mille fois la mort à ces tortures ! »

Alors elle, comme pour me faire plaisir, reprit l’effroyable coutelas et l’aiguisa sur sa pantoufle et dit aux esclaves : « Tendez-lui la peau du cou ! »

À ce moment précis, Allah me fit me remémorer soudain les paroles dernières d’Aziza et je m’écriai :

« Que la mort est douce et préférable à la trahison ! »

À ces paroles, elle jeta un grand cri d’effarement, puis elle clama : « Qu’Allah ait pitié de ton âme, ô Aziza ! Tu viens de sauver d’une mort sans recours le fils de ton oncle ! »