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les mille nuits et une nuit

maison de mes parents, mais en passant par le jardin de mon amie, celle que ma nouvelle épouse appelait la fille de Dalila-la-Rouée. Et, à ma surprise extrême, je vis que le jardin était ouvert comme d’habitude avec, au fond des bosquets, allumée, la lanterne.

Alors je fus péniblement affecté et même bien furieux ; et je dis en mon âme…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT VINGT-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

Alors je fus péniblement affecté et même bien furieux ; et je dis en mon âme : « Voilà déjà un an que je suis absent de ce lieu ; et j’arrive à l’improviste et je trouve toute chose comme par le passé ! Eh bien ! Aziz, il te faut avant d’aller revoir ta mère, qui doit te pleurer comme mort, savoir ce qu’est devenue ton ancienne amoureuse. Qui sait ce qui a pu se passer depuis le temps ! » Je me mis aussitôt à marcher très vite et, arrivé à la salle à la voûte cintrée, à la coupole d’ébène et d’ivoire, j’y pénétrai vivement. Et je trouvai mon amie elle-même assise dans une pose courbée, la tête penchée vers les genoux, et une main sur l’une de ses joues ; et son teint, qu’il