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de son caleçon relevés jusqu’à mi-hauteur de ses cuisses ; ses manches étaient également relevées plus haut que ses aisselles qui apparaissaient dans l’ombre des bras blancs. Et je ne sus ce que je devais le plus admirer, de ses cuisses, colonnes d’albâtre, ou de ses bras de cristal. Ses chevilles fines étaient cerclées de grelots d’or enrichis de pierreries, et ses poignets souples, de deux paires de lourds bracelets aux multiples feux ; aux oreilles, des pendeloques de merveilleuses perles ; au cou, une chaîne triple de joyaux inestimables ; sur les cheveux, un foulard d’un tissu subtil constellé de diamants. Mais, détail qui me fit supposer qu’elle devait être, avant de nous ouvrir, en train de se livrer à quelque exercice plutôt agréable, je remarquai que sa chemise, en désordre, sortait de son caleçon dont les cordons étaient desserrés. En tout cas, sa beauté et surtout ses cuisses admirables me donnèrent énormément à réfléchir ; et je pensai malgré moi à ces paroles du poète :

Ô jeune vierge, pour que je devine tous les trésors cachés, tâche de relever ta robe vers la naissance de tes cuisses, ô joie de mes sens ! Puis tends-moi la coupe fertile du plaisir !

Lorsque l’adolescente me vit, elle fut toute surprise, et d’un air candide avec de grands yeux, et d’une voix gentille, plus délicieuse que toutes celles entendues dans ma vie, elle demanda : « Ô ma mère, est-ce là celui qui va nous lire la lettre ? » Et la vieille ayant répondu : « Oui ! » la jeune fille ten-