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histoire du roi omar … (aziz, aziza)
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MAIS LORSQUE FUT
LA CENT VINGT-UNIÈME NUIT

Elle dit :

« Et maintenant j’ai à te faire une prière. » Je dis : « Laquelle ? » Elle dit : « C’est de me conduire vers la tombe de la pauvre Aziza pour que je la visite et écrive sur la pierre qui la recouvre quelques mots de déploration. » Je répondis : « Ce sera pour demain, si Allah le veut ! » Puis je me couchai pour passer la nuit avec elle ; mais toutes les heures elle me posait des questions sur Aziza et me disait : « Ah ! pourquoi ne m’avais-tu averti qu’elle était la fille de ton oncle ? » Alors moi, à mon tour, je lui dis : « À propos, j’ai oublié de te demander la signification de ces paroles : « Que la mort est douce et préférable à la trahison ! » Mais elle ne me voulut rien dire à ce sujet.

Le matin, à la première heure, elle se leva et prit une grande bourse remplie de dinars et me dit : « Allons ! lève-toi et conduis-moi vers sa tombe. Car je veux également lui bâtir une coupole ! » Et je répondis : « J’écoute et j’obéis ! » Et je sortis et marchai devant elle ; et elle me suivait en distribuant aux pauvres, tout le long du chemin, des dinars qu’elle puisait dans la bourse, et elle disait chaque fois : « Cette aumône est pour le repos de l’âme d’Aziza ! » Et nous arrivâmes de la sorte au tombeau. Alors elle se jeta