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les mille nuits et une nuit

n’est point une parente à toi ni une sœur ni une cousine ! Car sûrement, je te le répète, cette personne est maintenant du nombre des morts ! » Alors je lui dis : « C’est ma fiancée, la fille même de mon oncle ! » Mais elle me cria : « Que dis-tu ? Et pourquoi mens-tu de la sorte ? Ce n’est pas vrai ! Si vraiment c’était ta fiancée, tu l’aimerais autrement ! » Je répétai : « C’est ma fiancée, la fille de mon oncle, Aziza ! » Alors elle dit : « Alors pourquoi ne me le disais-tu pas ? Par Allah ! jamais je ne me serais permis de lui ravir son fiancé, si j’avais eu connaissance de ces liens ! Malheur ! Mais, dis-moi, a-t-elle tout su de nos rencontres d’amour ? » Je dis : « Certes ! Et c’est elle-même qui m’expliquait les signes que tu me faisais ! Et sans elle je n’aurais jamais pu parvenir jusqu’à toi ! C’est grâce à ses bons conseils et à sa bonne direction que j’ai pu parvenir au but ! » Alors elle s’écria : « Eh bien ! c’est toi qui es la cause de sa mort ! Puisse Allah ne point abîmer ta jeunesse comme tu as abîmé la jeunesse de ta pauvre fiancée ! Va donc vite voir ce qu’il en est ! »

Alors moi je me hâtai de sortir, l’esprit préoccupé de cette mauvaise nouvelle. Et, en arrivant au coin de la ruelle où est située notre maison, j’entendis des cris lugubres de femmes qui se lamentaient à l’intérieur de la maison. Et comme je m’informais auprès des voisines qui entraient et sortaient, l’une d’elles me dit : « On a trouvé Aziza, derrière la porte de sa chambre, étendue morte ! » Alors moi je me précipitai à l’intérieur ; et la première personne qui me vit fut ma mère, qui me cria : « Tu es responsable devant Allah de sa mort ! Et le poids de