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histroire de ben-bekar et de schamsennahar
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« Le lendemain matin, le khalifat confia le corps aux pleureuses et aux laveuses, et donna l’ordre de faire à sa favorite des funérailles de femme légitime, et plus belles. Après quoi, il alla s’enfermer dans ses appartements. Et depuis nul ne le revit dans la salle de justice ! »

« Alors moi, après avoir encore pleuré, avec la jeune fille, la mort des deux amants, je me mis d’accord avec elle en vue de faire enterrer Ali ben-Bekar à côté de Schamsennahar. Et nous attendîmes le retour du corps que la mère était allée chercher dans l’oasis, et nous lui fîmes de belles funérailles, et nous réussîmes à le faire mettre en terre à côté du tombeau de Schamsennahar !

« Et depuis lors ni moi ni la jeune fille, qui devint mon épouse, nous ne cessâmes d’aller visiter les deux tombeaux pour pleurer sur les amants dont nous avions été les amis ! »

— Et telle est, ô Roi fortuné, continua Schahrazade, l’histoire touchante de Schamsennahar, la favorite du khalifat Haroun Al-Rachid !


À ce moment, la petite Doniazade ne put se tenir plus longtemps et éclata en sanglots, en enfouissant sa tête dans les tapis. Et le roi Schahriar dit : « Ô Schahrazade, cette histoire m’a bien attristé ! »

Alors Schahrazade dit : « Oui, ô Roi ! Aussi t’ai-je