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les mille nuits et une nuit

les plus précieux et de vivres pour la route, et j’aidai le prince à monter sur un autre chameau sur lequel, moi également, je m’assis derrière lui. Et, sans perdre de temps, à peine les adieux du prince à sa mère furent-ils faits, que nous nous mîmes en route et prîmes le chemin du désert…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et s’arrêta dans les paroles permises.

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT SOIXANTE-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

« … nous nous mimes en route et prîmes le chemin du désert.

« Or, toute chose écrite doit courir, et les destinées, sous n’importe quel ciel, ne peuvent que s’accomplir ! En effet, nos malheurs ne pouvaient que continuer, et la fuite d’un danger nous jetait dans un danger pire encore !

« En effet, comme nous marchions dans le désert, vers le soir, et que nous étions en vue d’une oasis dont on voyait le minaret au milieu des palmiers, nous vîmes surgir soudain à notre gauche une troupe de brigands qui eurent bientôt fait de nous cerner. Et comme nous savions fort bien que le seul moyen pour avoir la vie sauve était de ne tenter aucune résistance, nous nous laissâmes désarmer et