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histoire de ben-bekar et de schamsennahar
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chez moi déposer le paquet qu’elle portait ; et je me rendis chez Ben-Bekar.

« Or, je trouvai que tous, femmes et serviteurs, étaient dans mon attente depuis trois jours et ne savaient comment faire pour tranquilliser le prince Ali, qui me réclamait sans cesse en poussant de profonds soupirs. Et je le trouvai lui-même, les yeux presque éteints, et ayant l’air plutôt d’un mort que d’un vivant. Alors moi je m’approchai de lui, les yeux en larmes, et le pressai contre ma poitrine…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA CENT SOIXANTE-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

« … et le pressai contre ma poitrine, et lui dis beaucoup de choses gentilles pour le consoler un peu, sans pouvoir cette fois réussir, car il me dit : « Ô Amin, comme je sens bien que mon âme va s’échapper, je veux te laisser du moins, avant de mourir, une marque de ma gratitude pour ton amitié. » Et il dit à ses esclaves : « Apportez-moi telle et telle chose ! » Et aussitôt les esclaves s’empressèrent d’apporter et de ranger devant moi, dans des paniers, toutes sortes d’objets précieux, des vases d’or et d’argent et des bijoux de haute valeur. Et