à bout de forces et exténué par ces émotions continues, s’effondrer sans connaissance dans les bras de ses serviteurs et des femmes de la maison…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.
LA CENT SOIXANTE-CINQUIÈME NUIT
Elle dit :
« … sans connaissance dans les bras de ses serviteurs et des femmes de la maison. Car, d’après ce qu’il avait pu me faire comprendre en chemin, il perdait désormais, après ce qui était arrivé, tout espoir d’une autre entrevue avec son amie Schamsennahar.
« Alors, pendant que les femmes et les serviteurs étaient occupés à faire revenir le prince de son évanouissement, ses parents s’imaginèrent que je devais être la cause de tous ces malheurs qu’ils ne comprenaient pas et voulurent m’obliger à leur donner toutes sortes de détails. Mais je me gardai bien de leur expliquer quoi que ce fût, et je leur dis : « Bonnes gens, ce qui arrive au prince est si extraordinaire que lui seul pourra vous le raconter ! » Et, heureusement pour moi, le prince revint à lui à ce moment ; et ses parents n’osèrent plus, devant lui, insister dans leur interrogatoire. Et moi, craignant